souffrance

Il y a ceux que l'on veut connaître.
Sans effort, ceux-là marchent, volent, même;
Jamais seuls, la vie les porte au gré du temps,
Le vent leur souffle les directions,
De toute facon, ils gagneront.

Puis viennent ceux qui, déplaisant aux goûts,
baissent la tête, et rapidement,
Oublient les jugements. La vie,
Ils la subissent le plus souvent.
Ceux là pour lutter forment un groupe,
Solidaires, ils finissent par s'aprécier.
Ceux-ci au moins, gardent pour eux,
Un entourage qui leur ressemble.
Protégés contre une société qui les rejette
Ils ont forgé en eux un monde,
Dans leur bulle, ils trouvent un bonheur,
Créent une normalité, pour enfin conformer.

Ceux qu'on oublie, sont les plus délaissés.
En marge, parce qu'ils ne sont pas assez,
détachés pour laisser tomber.
Eux, au début on veut les connaître.
Et puis très vite, ils sont des cibles
Ni trop confiants, ni trop gentils,
On ne veut plus les intégrer.
On les envie ou les écrase, selon l'opinion qu'on a d'eux.

C'est ainsi, qu'ils perdent l'espoir,
Seuls, plus que jamais, ils sont inclassables.

Dans ce doute permanent, faisant défaut aux lois,
ils doivent se résigner.
Trouver une place, sinon partir,
Quitter un Monde qui n'aura su les cerner,
Eux qui ne jugeaient pas les autres,
Leur âme , leur bonté, on l'a tuée.